Iga, connu pour avoir été le berceau des ninjas, est un lieu fascinant où l'esprit et les traditions des ninjas de l'époque féodale du Japon sont encore bien vivants aujourd'hui. Entourée de montagnes, qui ont gardé cette région reculée secrète pendant des siècles, la région est célèbre pour son héritage ninja historique et ses paysages naturels époustouflants.
Ninjas, les guerriers de l'ombre nippons
Les ninjas sont largement connus pour avoir été des espions discrets passé maître dans l'art de l'infiltration menant des opérations furtives utilisant des techniques de combat non conventionnelles et la tromperie pour recueillir des informations sur leurs ennemis. Ils ont particulièrement prospéré pendant la période Sengoku (1467-1568), l'âge d'or des samouraïs, lorsque les seigneurs de guerre croisèrent le fer pour le pouvoir, la gloire et le contrôle de la nation et ne rechignaient pas à utiliser leurs talents d'espionnage. Alors que la bataille pour la suprématie sur le Japon faisait rage à travers le pays, les ninjas opéraient dans l'ombre, recueillant des renseignements importants sur les mouvements de l'ennemi pour servir leurs seigneurs féodaux.
Les clans ninjas d'Iga et de Koka
Iga, dans la préfecture de Mie, et la ville voisine de Koka, dans la préfecture de Shiga, sont considérées comme le berceau des arts ninja. On considère que de nombreuses écoles de ninja à travers le Japon ont tiré leur enseignement de ces deux principales philosophies du Ninjitsu (les arts ninja). Les deux clans étaient experts dans l'art du combat, de la dissimulation et de la chimie, ainsi que dans l'utilisation d'une variété d'armes spécialisées, telles que des grappins, des bombes fumigènes, du poison mais aussi des déguisements pour surprendre et désorienter leurs ennemis.
Les ninjas de l'Iga-ryu étaient recherchés pour leurs compétences uniques en matière de guérilla, notamment pour les attaques nocturnes et les embuscades. Ils excellaient dans la technologie de la poudre à canon et nombre d'entre eux sont devenus des fabricants de feux d'artifice après l'ère des samouraïs.
Les ninjas Koka-ryu étaient très appréciés pour leurs compétences en médecine et en herbes médicinales, et étaient réputés pour leurs techniques trompeuses utilisant du poison et des drogues. Pendant les périodes plus pacifiques qui suivirent, beaucoup sont devenus pharmaciens pour mettre à profit leurs connaissances médicales.
Historique des arts ninja de l'Iga-ryu
Grâce à son isolement géographique, Iga fût initialement hors de portée des seigneurs féodaux, mais conduit à l'émergence de groupes mercenaires afin de maintenir la paix et surtout le contrôle de la région. Au cours du XVe siècle, ces groupes ont commencé à se faire connaître en tant qu'espions à louer. Les troubles de la période Sengoku ont créé une demande de guerriers non conventionnels dotés de compétences uniques donnant naissance aux ninjas de l'Iga-ryu. Habiles dans le maniement de la poudre à canon, certains d'entre eux furent employés comme artilleurs par différents clans. Leur réputation dans l'art de la guerre secrète s'étendant dans les régions voisines, les ninjas de l'Iga-ryu étaient désormais des mercenaires recherchés pour leur compétences militaires et leur maîtrise de l'infiltration et de l'espionnage.
Durant la période Edo, leur rôle changea légèrement, ils se virent alors confier le contrôle des portes, la garde des élites et la collecte d'informations.
Au cours de la très pacifique période Meiji (1868-1912), de nombreux ninjas Iga-ryu se tournèrent alors vers d'autres corps de métier tels que l'agriculture ou la fabrication de feux d'artifice.
L'esprit ninja
L'esprit ninja perdure de nos jours encore chez les habitants d'Iga. L'esprit ninja est profondément enraciné dans la résilience, la discipline mentale et physique et l'adaptabilité. Les ninjas entraînaient leur esprit et leur corps à résister aux épreuves d'un environnement hostile. L’une des clés de leur survie résidait dans leur capacité à attendre patiemment le bon moment. Ils étaient également très adaptables, capables de s'acclimater à n'importe quelle situation et de déjouer leurs ennemis grâce au déguisement et à la tromperie. Les ninjas avaient pour philosophie de suivre les principes de bienveillance, de justice, de loyauté et de fidélité.
Comment passer un séjour amusant et éducatif à Iga
La ville abrite le musée Iga-ryu dans lequel vous pourrez explorer le monde des légendaire ninjas de l'école Iga-ryu, ainsi que le magnifique château blanc d'Iga-Ueno, qui offre une vue panoramique sur la ville d'Iga et le parc d'Ueno en contrebas. Les visiteurs du musée Iga-ryu peuvent profiter d'une variété de spectacles et d'expériences qui les immergent totalement dans le monde des ninjas d'Iga-ryu. Parmi les temps forts, citons un spectacle de ninja palpitant présenté par le groupe de ninja d'Iga "Ashura", la visite guidée d'une résidence traditionnelle de ninja et une expérience pratique de lancer de shuriken.
A ne pas manquer
Musée Iga-ryu Ninja
Le musée Iga-ryu Ninja, situé dans le parc d'Ueno, permet aux visiteurs d'en apprendre davantage sur l'histoire des ninjas Iga-ryu. Le musée abrite une grande variété d'armes, d'outils et de matériaux ninja utilisés par ces guerriers secrets. Un spectacle de ninja avec de vraies armes démontre certaines des techniques secrètes du ninjutsu dont la manipilation des shuriken et des épées. L'enceinte du musée comprend également un authentique repère ninja plein de portes cachées, de voies d'évacuation, de chambres secrètes et de trappes.
Château d'Iga-Ueno
Le château d'Iga Ueno, également connu sous le nom de château du Phénix blanc en raison de son extérieur d'un blanc éclatant, est célèbre pour ses murs de pierre de 30 mètres de haut, parmi les plus hauts du Japon. Le château, situé au cœur de la ville d'Iga, a été construit en 1585. Il a ensuite été rénové par Todo Takatora, un maître bâtisseur de château. Le château occupait une position stratégique pour défendre la région d'Iga contre les forces ennemies. Le donjon principal reconstruit du château abrite des expositions sur l'histoire des samouraïs et des seigneurs féodaux locaux.
